Je suis entrain de faire de l’ordre dans mes écrits. Je retrouve des textes, des poèmes, des notes. Parmi eux se trouvait un poème que j’avais composé quelques jours avant mon anniverssaire. Je venais de perdre ma grand-mère, et l’idée de fêter cela n’avait aucun sens. Tout ce que je voulais, c’était le passer la journée avec elle, à sa dernière demeure.
Près de ta tombe, je dormirai sur la terre
Sur nous, une pluie fine tombera,
Toutes deux, nous resterons blotties dans le froid,
Tandis qu’une bougie, sur un gâteau, brûlera.
A peine deux mois que tu me disais :
« Ma fille, c’est bien le 31 mai ton anniversaire ?
Ma fille, je voudrais que tu sois heureuse et masstoura
Ma fille, quand je mourrai, j’aurais surtout peur pour toi.
Qu’est-ce que tu vas devenir avec ce caractère trop franc ?
Moi je te pardonne tout, mais moi, je ne suis pas les gens
Tu parles aux autres comme si tu parlais à ta grand-mère
Mais les autres ne sont pas tous bons, et toi, tu es trop sincère »
Je m’inclinais et prenais ta main que je baisais tendrement : « Ma Reine,
Tu as trop raison dans tout, et ta sagesse est suprême
Mais écoute-moi : Les autres, on s’en fou, c’est de ton bonheur qu’il s’agit
Toi seule sur cette terre est mon unique souci
De jour comme de nuit, je ne pense qu’à te garder près de moi
Malade ou flétrie, tu demeures ma plus grande joie »
Bien des nuages sont passés depuis,
Un tourbillon de tempête, un tourbillon de folie
Qui a saccagé ce que j’avais de plus cher
Emportant au loin cet ange, ma mère.
Poème de Dalila Hannouche