Pourquoi quitter un pays de soleil ? Le pays d’un million de combattants qui se sont sacrifiés pour notre liberté. Pourquoi partir d’un pays si beau, si vaste, aux paysages sublimes, aux montagnes enneigées, aux collines verdoyantes, à l’histoire millénaire ?
Que la cuisine algérienne me manque… La Karantika d’Oran, le front de mer, ce ciel immense.
J’avais mes raisons. Si je suis partie, si j’ai mis toutes mes économies dans un projet incertain, ce n’était pas par hasard. Je voulais partir, fuir. Mais où ? Peu importe. Juste loin. Très loin de mon pays de soleil.
A la recherche d’une nouvelle maison… Oui, parce qu’au fond, je n’en avais plus. Parce qu’au-delà d’une société où je ne me sentais plus à l’aise, plus libre, c’était ma maison elle-même qui m’échappait.
On pourrait me voir comme une bouteille à la mer, ballottée par les vagues, portant un message d’espoir… ou de désespoir. Elle s’échoue ici et là. Parfois, une main la ramasse, s’apprête à lire son message… puis la rejette aux monstres marins.
La bouteille est toujours à la quête d’une terre d’asile. Mais où qu’elle aille, elle n’a pas de maison. Elle parcourt des kilomètres sous le soleil ardent, se faufile entre les courants; rien n’y fait, aucune rive ne l’attends. Elle est rejettée, mal-aimée, jugée, incomprise.
Pauvre bouteille… Serait-ce une malédiction?
Texte : Dalila Hannouche