Suite à la perte de ma grand-mère, qui était la personne que j’aimais le plus au monde, celle avec qui chaque jour comptait, celle pour qui je me battais, celle qui ne m’a jamais quitté depuis le berceau; suite à son déces, à son départ auquel j’ai été témoin, je n’arrive plus à écrire de romans. Je n’arrive plus à lire. Je ne joue plus de piano. Je souris sans savoir comment. Je marche sans savoir où. Je mange sans avoir de goût.
J’ignore encore comment j’écris ces lignes.
En vérité, je n’écris que lorsqu’il s’agit d’elle. J’écris seulement pour conter et partager la peine qui me dévore.
Elle n’est plus là, physiquement, depuis le 17 mars 2021. Et pourtant, elle est là, d’une autre manière.
Le plus douloureux, c’est de savoir que quelqu’un est mort, mais de le sentir encore vivant près de nous, sans pouvoir le toucher, sans pouvoir le voir.
Ma grand-mère, ma mère, le seul être qui m’eut réellement aimé, accepté, adoré, chôyé, écouté, n’existe plus physiquement. Elle n’est pas là. Je ne dirai plus Maman. Je ne composerai plus son numéro. Je ne préparerai plus son café au lait le matin. Je ne brosserai plus ses cheveux blancs. Je ne baiserai plus sa main. Je ne laverai plus ses pieds auxquels je faisais des massages pour qu’elle puisse continuer de marcher.
C’est une blessure dont on ne guérit jamais. Jamais. Jamais. C’est une brûlure qui marque à vie. Mon enfance est partie avec elle. Mes rires, mes rêves. Et enfin, ma volonté d’écrire des romans.