L’envie, le besoin, la soumission… aux mots.

Les mots reviennent, presque tout seuls. Ils encombrent mon esprit. Ils se mettent en file d’attente. Ça veut sortir, former des phrases. Prendre place. Écrire une histoire.

Les mots se soumettent à moi. Et jamais, ils n’ont été aussi puissants, aussi vrais. Jamais ils n’avaient décrits si bien ce que je ressens, ce que je veux transmettre.

Les mots, ils sont de retour. Et même temps, ils ont toujours été là.

J’ai essayé de leur faire silence. Dès que je baissais ma garde, une phrase venue de je ne sais où s’imposait dans toute sa beauté. Mais avec quelle dureté, je la faisais se taire, sans cacher un soupçon de regret…

« Ah, quelle était belle cette phrase. Je l’aurais placé dans telle histoire, au milieu de tel chapitre. Pas au début. Juste avant la fin. Mais pas tout à fait. Il aurait fallut un dialogue.  » , et j’imaginais la scène. Et tout devenait vivant.

Actuellement, je me bat contre ma nature première. Écrire. Écrire en pensant. Écrire en dormant. Écrire en parlant. Écrire en marchant.

Et si je me laissais aller aux mots, à leur danse, à leur fougue, à leur folie? Qu’adviendra-t-il de moi ? Et si je me perdais dans une histoire inventée de toute pièce et que j’y trouvais refuge. Loin du monde. Si loin…